Selon Anicet Nti Mvogo, vice-président chargé de la coopération et des partenariats à Green Life Act, le salon s’inscrivait dans un triple contexte. Le premier est celui de la promotion du recyclage. L’activité est encore marginalisée, pourtant elle regorge plusieurs opportunités. Le deuxième est celui de la décentralisation avec le transfert des compétences aux communes, notamment en matière de gestion durable des déchets. Il est important de mettre un accent sur la valorisation des déchets, estime M. Nti Mvogo. Le troisième enjeu est celui des emplois verts, avec le recyclage à capitaliser comme une opportunité suite l’interpellation du chef de l’Etat à la jeunesse de s’engager dans l’entrepreneuriat lors de son discours le 10 février 2023.
Ce ne sont pas les niches qui manquent. Green Life Act évoque entre autres les pneus usés qui peuvent permettre de fabriquer des meubles dédiés à la décoration des maisons, ainsi que les bouteilles qui constituent une matière première pour fabriquer des pavés, des meubles ou encore des pots de fleur. Lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur général d’Environment Energies (Envgies Sarl), Christian Odilon Binyam, a expliqué que les bouteilles plastiques récupérées leur servent de matière première pour produire d’autres bouteilles, des couvertures, des chasubles et des sièges de voiture, etc. « Pour le cas de Yaoundé, il y a tellement de drains où nous nous ravitaillons, ainsi que dans des bacs d’Hysacam. Nous travaillons avec une association Clean Environment for Africa qui œuvre dans la sensibilisation et la collecte. Il y a aussi un réseau de six femmes chargées de nous fournir des déchets », soutient le jeune entrepreneur vert.
Face à l’impossibilité d’avoir des chiffres exacts sur les emplois générés dans le segment du recyclage, les organisateurs du SANAR ont précisé qu’un fichier statistique des emplois verts est en cours d’élaboration et que les données feront l’objet d’une validation en temps opportun.
La promotion de l’économie circulaire passe par une mobilisation générale
« Notre environnement est en train de mourir à cause de ce qu’on jette. Or, ce que nous jetons, loin d’être des ordures, peut constituer de nouvelles matières premières. Il faut donc non seulement protéger l’environnement en faisant du recyclage, mais également constituer une forme d’économie en remettant dans le circuit de consommation ces objets recyclés. D’où le concept d’économie circulaire », souhaite Anicet Nti Mvogo. En attendant, tous les acteurs doivent faire preuve de collaboration, que ce soit les acteurs du recyclage proprement dit, les entreprises, les collectivités locales les étudiants, les chercheurs et les pouvoirs publics. Pour ce qui est de ces derniers, les promoteurs du SANAR disent avoir sollicité l’accompagnement des sectoriels et attendent leur réaction.
Le concours du secteur privé est un impératif. « Nous faisons appel aux entreprises qui, dans le cadre de la RSE, doivent prendre à cœur la problématique du recyclage pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie dans lequel ils sont en train d’évoluer. Il est inadmissible qu’une entreprise produise, pollue mais ne s’investit pas pour minimiser, réduire et atténuer son impact sur l’environnement. Il faut donc explorer les mécanismes de promotion du recyclage en interne au sein des entreprises pour booster ce secteur », martèle Nti Mvogo.