L’une des activités phares cette année est la mobilisation en faveur de l’adoption du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. La feuille de route 2023 prévoit une consultation de 90 minutes sur le traité le 7 février prochain. La consultation, d’après Cathy Orlando, directeur de programmes à CCI, va porter sur des questions et des exercices participatifs visant à aider chaque groupe d’intérêt à formuler les éléments clés suivants qui entreront dans la rédaction des principes du traité.
Il s’agit de recenser les éléments constitutifs (tels que les valeurs ou les principes) qui doivent sous-tendre le Traité, les principaux impacts bénéfiques d’un traité réussi pour les communautés, les moyens d’opérationnaliser avec succès ledit traité du niveau local, national au niveau mondial, les stratégies à définir pour disposer d’un traité équitable et ayant un impact, en mettant l’accent sur les leçons tirées des processus de négociation de traités passés.
L’initiative lancée vise à obtenir un retour d’informations de la part de la communauté francophone afin de s’assurer que les points de vue importants de ce groupe sont bien intégrés dans un ensemble de principes et d’options pour les dispositions à inclure dans le traité. Sur le terrain, le coordonnateur régional Afrique de Citizens’ Climate International, David Michael Terungwa, estime que la réussite de ce processus passe par une synergie d’actions et l’intensification des activités de lobbying.
D’après le coordonnateur régional de CCI pour la section francophone, Jacques Kenfack Kenjio, l’initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles est un projet ambitieux visant à éliminer progressivement la production de combustibles fossiles, principale cause de la crise climatique et de la destruction des territoires. Pour le moment, les négociations sur le climat ne prévoient aucun mécanisme spécifique pour réduire la production de combustibles fossiles. Même l’accord de Paris sur le climat adopté le 12 décembre 2015 ne mentionne pas (paradoxalement) les mots pétrole, gaz et charbon.
Face à ce dilemme, la campagne du traité vise l’adoption d’un nouveau mécanisme international pour compléter l’accord de Paris et soutenir une transition juste à l’échelle mondiale. La campagne lancée il y a deux ans bénéficie du soutien des différents secteurs, y compris sur le continent africain. Aujourd’hui, on compte plus de 1500 organisations de la société civile, 3000 universitaires, 500 parlementaires, 65 villes et gouvernements infranationaux, des milliers de jeunes militants, 101 lauréats du prix Nobel, un groupe croissant d’organisations et de dirigeants interconfessionnels, qui sont engagés en faveur de l’adoption de ce traité.